C'est à l'école du Chemin com- munal de Cacao à Sainte-Rose, conservatoire national populaire, dirigé par le maître Camille Aigle, dit Bèkèkè, qu'Henri Délos est initié aux aspérités du gwoka. A ces jeunes disciples qui se prénomment Henri, Mira, Christen, Vincenot ou Vincent, Camille Aigle inculque le même sens de la ;tutu et de la fidélité à lèspri indèstwas. Henri Délos, coiffeur, cultivateur, et propriétaire d'une épicerie à la Boucan, se démarque par son kout tanbou spectaculaire exécuté dans une mise en scène théâtra-lisée ou différentes parties du corps (talon, poignet, coude ou phalange) participent à son jeu en même temps qu'une expression des yeux et.du visage marque chaque phrasé intériorisé et dit, sous la forme d'onomatopées. Cette technique apprise des aînés participe de la légende d'Henri Délos, le showman. Recruté par Aimée Adeline pour accompagner le groupe folklorique la Brisquante dans ses tournées internationales, lors d'un concours de tambours où 23 nations différentes sont représentées, il remporte le deuxième prix. Les prestations du groupe, le conduiront à plusieurs reprises en France, ainsi qu'au Canada. Henri Délos a l'occasion d'y croiser Vélo, autre soliste hors pair avec lequel il a en commun le jeu, tambour debout, contrairement à Carnot qui chevauchait son instrument. Il quitte la Brisquante au milieu des années 70, à la suite de désaccords avec les musiciens. Doyen du gwoka à sa mort en avril 2005, Henri Délos compte pourtant à son actif un seul enregistrement sonore. Un bien piètre butin discographique laissé aux générations futures par un artiste dont la générosité du jeu et la personnalité ne laissaient pas indifférents.

 

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